rofondeJeudi, 25 Octobre 2012 09:50
Donnez-moi un mouton !
Œuvres sociales, prime, prêt, emprunt
Par : D. LOUKIL
La question des œuvres sociales dans certains secteurs donne toujours lieu à des conflits quant à leur gestion, une sorte de tradition qui s’est imposée dans les faits depuis les années 1990 avec l’octroi d’aide ou de prime, c’est selon, pouvant atteindre 5000 DA, sans plus.
Dure et chère cette année la brochette de melfouf ou encore l’incontournable bouzelouf qui consacreront la tradition culinaire avec la célébration de l’Aïd El-Adha. Tout a été dit ou presque sur la spéculation féroce et éhontée autour des prix du mouton de cette année, en plus d’une inflation générale de l’indice des prix dépassant 8%. Dès lors, pour les familles aux faibles revenus, issus d’un emploi déclaré ou non, et pour les fonctionnaires, le dilemme est terrible pour parvenir à assurer l’achat du mouton, qui passera cet Aïd par le recours à des procédés lourds et pénalisants afin d’assurer les 40 000 à 60 000 DA nécessaires. Dans certains secteurs, alors que la question des œuvres sociales donne toujours lieu à des conflits quant à leur gestion, une sorte de tradition s’est imposée dans les faits depuis les années 1990 avec l’octroi d’aide ou de prime, c’est selon, pouvant atteindre 5000 DA, sans plus. Dans les collectivités locales, c’est la somme souvent donnée mais qui reste à déterminer si elle est issue du compte des œuvres sociales ou du budget de gestion. Cette année par exemple, au CHUO, ce sont des prêts qui ont été accordés par les œuvres sociales à ceux qui le souhaitaient, pouvant atteindre jusqu’à 50 000 DA. Donc une somme appelée à être remboursée dans un délai fixe. Par le passé, cela ne fut pas toujours le cas. Ailleurs, comme le secteur de l’éducation, la confusion autour de la gestion des œuvres sociales, qui est en pleine crise, fait que rien n’a été prévu jusqu’ici, explique un syndicaliste, et ce dernier d’en profiter pour ajouter : “Rien dans la loi concernant les prêts et autres avantages accordés à partir des œuvres sociales n’évoque de tels cas. La transparence n’est pas encore là.” Ainsi, selon le secteur ou l’entreprise, des salariés ont obtenu des primes pouvant représenter le tiers ou les deux tiers du salaire mensuel, ou au pire des avances sur salaire. D’autres solutions alternatives et tout aussi traditionnelles sont utilisées par des familles : l’emprunt auprès d’amis, de proches, les prêts sur gage, la vente de quelques biens matériels, l’informel de conjoncture qui existe toujours, verser dans la récupération en tout genre, fer, plastique revendus à des utilisateurs potentiels… De véritables acrobaties pour un endettement à venir et dur à supporter, avec toutes les conséquences sociales pour nombre de foyers.
D. L
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